L’ensemble de la rue des Îles-percées est particulièrement intéressant aux plans
architectural et
urbanistique. Son cadre bâti est moderne et son lotissement est évocateur de l’essor urbain
qui
caractérise Boucherville à compter des années 1950.
Il s’inscrit dans le secteur nommé à l’époque Villeroi et figure parmi les plus anciens
noyaux
d’implantation de Boucherville. Dès 1958, son développement est mis en œuvre par des
compagnies
montréalaises comme Brogel Construction devenue Chambly Verchères Construction et Metroland
Development sur les lots 41 et 42.
Les
contracteurs Lamothe Construction, Duvert Construction, R. A. Laferrière, Villeroy
Construction et Lucien
Benoit Construction entre
autres
ont été les principaux constructeurs. L’architecte Normand C. Gagnon a dessiné les plans de
plusieurs des bungalows du quartier.
Dès 1966, tout le parc immobilier actuel de la zone est
mis en
place.
Villeroy est caractérisé par la prédominance d’habitations unifamiliales; il est
desservi par
des écoles, un centre commercial (Carrefour De La Seigneurie) et par le centre communautaire
de la
paroisse Saint-Louis.
Le secteur que nous avons repéré s’étend entre la rue des Îles-Percées sur toute la
longueur ainsi que la rue Louis-J.Lafortune, et la rue Tailhandier. Il comprend aussi
l’environnement rapproché, toutes les propriétés des rues
transversales
à la rue des Îles-Percées, soit les rues de la Saudrays , Claude-Dauzat, et Jacques le
Tessier et Jean Baptiste Jobin.
Du côté ouest de la rue Tailhandier sur le lot 43, un îlot développé entre 1959 et 1962
autour de la rue Hugues-Pommier a la particularité d'être occupé de maisons qui ont toutes
été construites pour d'anciens combattants.
Le secteur est traversé par la voie ferrée créant une barrière physique nord-sud. On
retrouve au
nord de la voie, dans les rues Bachand, Cicot et Jacques Bourdon un petit secteur enclavé
regroupant
des bungalows variés, modernes et innovants dans leurs formes respectives.
En 2017, les conclusions d'une étude de caractérisation du quartier commandée par la
ville recommandaient que soient préservées les caractéristiques distinctives des
bâtiments et de l'aménagement paysager dans les plans d'implantation architecturale
(PIIA).
Voir le Rapport
de caractérisation, Secteur de la rue des Îles-Percées,p.53
aménagement urbanistique
L’aménagement des lieux est évocateur des principes qui prévalent en urbanisme à ce
moment
et qui sont diffusés par la Société canadienne d’hypothèque et de logement. » Le schéma
des
rues témoigne du développement de l’époque : des rues courbées, des croissants comme
dans la
rue Hugues-Pommier et un parc-jardin enclavé dans la rue Jean-Baptiste Jobin.
architecture
Maisons à pignons sur rue
C'est le modèle de maison le plus répandu dans le secteur. Le toit est à deux versants
droits à pente très faible. L'extrémité des chevrons est souvent apparente. Plan
rectangulaire et fondations plutôt basses. Généralement avec abri d'auto. Porte principale,
généralement centrale ou située le long du mur gouttereau donnant sous l’abri d’auto.
Fenêtre de grandes dimensions souvent en saillie en façade avant ou vitrine à droite ou à
gauche de la porte. Fenêtres rectangulaires disposées horizontalement avec imposte fréquente
au-dessus de la porte principale. Revêtement prédominant de mur en brique et distinct sous
les fenêtres des murs.
Maisons à mur gouttereau sur rue.
Toit à deux versants droits à pente faible. Avec ou sans garage ou abri d’auto. Plan
rectangulaire et orientation parallèle à la rue. Porte principale centrale ou légèrement
décentrée avec souvent une imposte au-dessus. Modèles variés de fenêtres. Revêtements en
brique et planche à clin. On retrouve plusieurs maisons de ce type dans l'ilot au nord de la
voie ferrée, notamment sur la rue Jacques Bourdon où sa présence est sans doute liée au fait
qu'elles auraient toutes été construites, selon certains propriétaires, par un seul et même
constructeur, la compagnie Duvert ltée.
Autres types
Dans l'ensemble, on trouve aussi quelques modèles de maison qui se distinguent des deux
types mentionnés précédemment. On trouve plusieurs bungalows jumelés dans un même édifice
notamment sur les rues Louis-J.Lafortune et le boulevard Fort Saint-Louis construites par
Lucien Benoit Construction. Ailleurs, c'est
la toiture particulière qu'on remarque surtout: une seul versant / une toiture inversée ou
dite papillon / deux versants détachés.