Cuisine, carport et «sous-sol fini»
Les marques d’appropriation les plus visibles concernent l’aménagement des espaces de la maison.
Si le salon constitue la «family room» selon les revues anglophones, c’est la cuisine qui est, ici, la salle familiale. Spacieuse, non seulement on y prépare les repas mais elle sert aussi de salle à manger. Elle a constitué le «royaume de la femme» et est devenu en fait la pièce principale, le centre de la maison au point où
des cuisinières commercialisées avec une radio insérée dans le dosseret et l’habitude de disposer une télévision dans la cuisine s’ensuivirent, pour confirmer la primauté de cette pièce dans le bungalow québécois. (4)
La voiture indispensable en banlieue et les rigueurs du climat ont tôt fait de rendre fréquent l’abri d’auto, le
carport. Moins dispendieux qu'un garage fermé, il est devenu si répandu qu’il a souvent entraîné le déplacement de la porte d’entrée principale sur la façade latérale de la maison pour permettre ainsi l’accès direct au coeur de la maison, la cuisine.
Autre exigence du climat hivernal: des fondations enfouies sous la ligne de gel. On utilisa donc la hauteur de cet espace en sous-sol pour y faire du rangement et y installer les appareils de chauffage à air pulsé et leur réservoir de carburant. La nationalisation de l’électricité permit rapidement de remplacer ce mode de chauffage par des radiateurs/plinthes chauffantes dans les pièces de la maison et récupérer l’espace libéré au sous-sol. C’est ainsi qu’apparut le
sous-sol fini auquel on attribua une variété de fonctions: chambre, salle de musique, salle de jeu, salle d'activité physique, salle de télévision, sans oublier l’aménagement d’un beau bar pour les réceptions et les fêtes. On en vint même à surhausser le bungalow pour permettre plus de clarté au sous-sol.