de village à banlieue un bungalow c'est... médiagraphie contact

Villeroi
Îles-Percées

Avec ses premiers bungalows des années 1950 à 1965, Boucherville passait de la ruralité tricentenaire à l'époque moderne. Dans la partie ouest de la ville, un des premiers secteurs à avoir vu le jour est celui que ses résidents avaient l’habitude de nommer Villeroi. Le secteur figure parmi les plus anciens noyaux d’implantation de la banlieue de la ville. Il a été développé au milieu des années 1950 en même temps que le secteur de La Broquerie et celui de La Seigneurie.

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En mai 2022, en raison de la valeur d'authenticité architecturale de la rue des Îles-Percées mais aussi des qualités urbanistiques, paysagères et historiques d'une grande partie du secteur dans laquelle elle se trouve, la Société du patrimoine de Boucherville a accordé à l'ensemble Villeroi son Mérite patrimonial.

où est-ce?


Le nom Villeroi est le produit d'une toponymie populaire. Ce sont les résidants du secteur qui, à l'époque, l'ont nommé ainsi.
Nous n'avons pas trouvé de documents officiels de la ville qui le situent précisément. Par contre, selon les témoignages des résidants de longue date et leurs souvenirs, nous avons pu déterminer approximativement ses limites.
L'ensemble s’étend d'est en ouest entre la rue des Îles-Percées et la rue Tailhandier puis du nord au sud, du boulevard Fort-Saint-Louis jusqu'à la rue De La Jemmerais. Il comprend aussi l’environnement rapproché, c'est-à-dire toutes les propriétés des rues transversales soit les rues de la Saudrays, Hugues Pommier, Claude-Dauzat, Jacques le Tessier et Jean Baptiste Jobin en plus du côté ouest des rues Tailhandier et Hugues Pommier.
Le secteur est traversé par la voie ferrée créant une barrière physique nord-sud. On retrouve au nord de la voie, dans les rues Bachand, Cicot et Jacques Bourdon, un petit secteur enclavé regroupant des bungalows variés, modernes et innovants dans leurs formes respectives.

Une édition de septembre 1967 du journal La Seigneurie décrivait dans quels secteurs de la ville il était distribué. On peut voir qu'en ce qui concerne Villeroi l'aire de distribution correpond d'assez près à celui que nous avons décrit plus haut.


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le développement de Villeroi

L'ensemble Villeroi a été développé sur une période d'une dizaine d'années. Nous verrons dans ce qui suit qu'on peut diviser ce développement en quatre sections selon les dates et les lieux de construction.

/ 1955. Le projet Brogel /

rue Guibert de la Saudrays

En 1955, la compagnie montréalaise Brogel Construction Ltd acquiert à l'ouest de la ville les lots 41 et 42 pour y développer tout un nouveau quartier. Le projet présenté dans le journal Le Courrier du Sud est ambitieux. Il prévoit jusqu'à 800 maisons de type bungalow dans un aménagement urbain où les rues seront pavées et desservies par un système moderne d'égouts. On prévoit aussi un centre d'achats, des parcs publics, une piscine, des églises et des écoles. Le promoteur annonce même une gare ferroviaire à l'angle de la rue Cicot qui permettra aux résidants de se rendre à Montréal en empruntant les trains de la compagnie Grand Trunk.

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Alors que le projet devait être achevé dès 1956, seule une douzaine de maisons auront été construites du côté sud de la rue qui était à cette époque nommée Guibert de la Saudrays. La construction a été effectuée par la compagnie Alro Construction LTD selon les plans de l'architecte montréalais D.G. Woods. Les images qui suivent montrent les lots qui y ont effectivement été utilisés entre 1955 et 1957.

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/ 1958. Le projet Verchères Construction /

De Fort-Saint-Louis à Jacques Le Tessier

En 1957, à Chibougamau, la compagnie Brogel Construction avait fait construire une vingtaine de maisons pour loger les travailleurs de la mine Merrill Island. Brogel et Merrill Island étaient en fait des compagnies soeurs dans un même conglomérat présidé par un certain Roy Robertson. La construction avait été réalisée par un contracteur local nommé Willie Lamothe.

En avril 1958, Brogel annonce la relance de son projet à Boucherville en confiant sa réalisation à l'architecte Normand C. Gagnon et au contracteur Willie Lamothe. Tous deux quitteront Chibougamau pour reprendre le développement annoncé trois ans plus tôt.
Plusieurs journaux montréalais rapportent la nouvelle du projet comme le montre l'article qui suit paru dans la Presse d'avril 1958.

La même année, Brogel Construction change d'appellation et devient Verchères-Chambly Construction Ltée.

Lottissement et aménagement urbain

À l'époque, aucun plan d'ensemble n'est en vigueur et ce sont les promoteurs qui font accepter chacun leur plan de lotissement des terrains qu'ils développent. Ce n'est qu'en 1967 que Boucherville adoptera son premier plan d'urbanisme.

C'est l'architecte Normand C. Gagnon qui a le mandat de subdiviser les lots 41 et 42 pour y construire les centaines de maisons prévues au projet. Les terrains auront pour la plupart environ 65 pieds en largeur sur 100 pieds de profondeur. Dès 1958, le plan d'ensemble de la partie s'étendant du boulevard Fort-Saint-Louis jusqu'à la rue Jacques le Tessier est dessiné.

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Entre les deux rues parallèles des Îles-Percées et Tailhandier, le territoire est subdivisé en îlots, regroupements de maisons dans des rues aménagées de sorte à modérer la circulation des véhicules automobiles. Ce choix correspond en grande partie aux propositions suggérées par la Société Centrale d'Hypothèques et de Logement (SCHL) dans une brochure intitulée Principes pour le GROUPEMENT DE PETITES MAISONS en 1954. Parce que la planification de l'ensemble a précédé la construction des maisons et que son implantation a été réalisée à partir d'une terre agricole vierge , Villeroi a pu jouir d'une disposition des rues et des terrains de grande qualité. Les maisons sont toutes en retrait de la rue d'au moins 25 et parfois jusqu'à 35 pieds. . Le tracé des rues toutes pourvues de trottoirs est varié et sécuritaire. Des rues courbes, des culs-de-sac, des rues en forme de boucle qui inclut un parc, des intersections en T qui obligent des arrêts. Malgré la forte présence d'automobiles dans le quartier, la circulation y est bien contrôlée. À remarquer, la présence d'une pastille située près du boulevard Fort-Saint-Louis disparue depuis 2011 qui brisait la monotonie de la longue et rectiligne rue des Îles-Percées.

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Architecture

Maison de plain-pied à pignons sur rue
Presque toutes les maisons du secteur compris entre le boulevard Fort Saint-Louis et la rue Jacques le Tessier sont de ce modèle.
Le toit est à deux versants droits à pente très faible et la ligne faîtière est perpendiculaire à la rue.
L'extrémité des chevrons est fréquemment apparente.
Le plan est rectangulaire et les fondations plutôt basses.
Très souvent, il y a un abri d'auto.
La porte principale est généralement centrale en façade avec vitrine à droite ou à gauche de la porte sinon, elle est située le long du mur gouttereau donnant sous l’abri d’auto.
Fenêtres de façade de grandes dimensions avec imposte.
Revêtement prédominant de mur en briques et distinct sous les fenêtres des murs.

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Les plans de lotissement de l'architecte Gagnon prévoyaient aussi un modèle particulier pour chacun des terrains. Une quinzaine de modèles différents sont proposés. Chacun étant désigné par la lettre B pour bungalow ou S pour split-level et un numéro pour les variantes, B5, B14, S9 par exemple.
Voyez ci-dessous des exemples de quelques-uns des modèles.

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Split-level
Seuls deux modèles de maison à un étage et demie ont été utilisés. L'architecte Gagnon les désignait par les codes S8 et S9 avec la lettre S pour Split-Level. Deux de ces maisons sont voisines sur la rue des Îles-Percées et on en trouve quelques exemplaires dans la rue Hugues Pommier.
Nous n'avons pas trouvé dans les archives le plan modèle désigné S8. Par contre, il correspond en tous points au modèle 753 proposé dans le catalogue de plans de la Société Centrale d'Hypothèques et de Logement (SCHL) de 1958. À l'inverse, il n'y a pas dans le secteur de maisons qui correspondent exactement au plan S9 mais, à l'exception de la forme de la toiture, les maisons illustrées ci-dessous s'en rapprochent beaucoup.

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En quelques mois, une soixantaine de maisons sont rapidement construites. C'est la compagnie Lamothe Construction ltée qui se charge des travaux. Son propriétaire M. Willie Lamothe construira d'ailleurs sa propre maison à l'intersection des rues de la Saudrays et des Îles-Percées. Plus tard, sa compagnie aura sa place d'affaires sur le boulevard Marie-Victorin près de la rue Fréchette. Fin 1959, début 1960, Lamothe Construction délaisse petit à petit la construction résidentielle pour se consacrer surtout aux secteurs commercial et institutionnel. C'est d'ailleurs cette compagnie qui bâtira quelques années plus tard l'hôtel de ville, le centre civique et l'école de Mortagne.

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La promotion publicitaire est assurèe par la compagnie METROLAND DEVELOPMENT CORPORATION LTD dont la présidence est confiée à un populaire animateur de radio M. Jacques Desbaillets.

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/ 1960. De nouveaux contracteurs /

De Jacques Le Tessier à De La Jemmerais

À compter de 1960, le promoteur Verchères Construction ltée transforme son modèle d'affaires. Il abandonne la construction comme telle et met en vente les terrains de la deuxième partie au sud de la rue Jacques le Tessier jusqu'à la rue De La Jemmerais. Ceux-ci seront achetés par différentes compagnies qui complèteront le développement de Villeroi.

Le plan de lotissement de cette partie avait lui aussi été conçu par Monsieur Gagnon et est illustré dans l'image qui suit.
On y constate que pour seulement quelques terrains un modèle de maison est proposé. Conséquemment, les différents constructeurs qui achèteront les autres terrains y bâtiront chacun leurs modèles. Ainsi, la typologie architecturale de cet ensemble est moins homogène que celle de la partie située au nord de la rue Jacques le Tessier.

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1959 Rosaire A. Laferrière

Cet ingénieur, achète une vingtaine de terrains et y fait construire par M. Castonguay et M. Simard des maisons selon les plans de Normand C. Gagnon. Ces maisons sont pour la plupart situées sur les rues Tailhandier et Jacques Le Tessier.

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1961-1963 Villeroy Construction ltée

Cette compagnie montréalaise érige une dizaine de maisons sur la rue des Îles-Percées. Du côté ouest de la rue, elle offre son split-level nommé MODÈLE CAPTIVANT dans ses annonces publicitaires. Il est d'ailleurs présenté dans le fascicule du Festival et Parade d'habitations qui eut lieu à Boucherville en 1961.

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1960 Duvert Construction Ltée

L’architecte Normand C. Gagnon crée la compagnie Duvert Construction Ltée qui construit une vingtaine de maisons principalement sur les rues Tailhandier, Simon Saladin et Jean-Baptiste Jobin.
La plupart de celles-ci correspondent au modèle La Richelieu. Il s'agit d'un bungalow d'un seul niveau mais surélevé. D’autres ont aussi été utilisés.

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1962 Benoit Construction ltée

M. Lucien Benoit construira un très grand nombre de maisons dont plusieurs bungalows attachés sur les rues Louis-J.-Lafortune. Il construira aussi jusqu'au milieu des années 1960 de nombreuses maisons sur les rues Tailhandier ouest, De La Jemmerais, Dupernay au-delà de la rue Louis-J. Lafortune jusqu'au boulevard De Mortagne.

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/ 1960. Des vétérans dans Villeroi /

En 1942, la Loi sur les terres destinées aux anciens combattants (LTDAC) permet au Département des anciens combattants d’acquérir des terres dans toutes les régions du Canada. À Boucherville, le Directeur de la LTDAC achète la terre désignée au cadastre comme le lot 43. Celui-ci est divisé en deux sections par la voie ferrée du Canadien National.

En 1946, 17 maisons destinées aux anciens combattants sont construites sur la nouvelle rue des Vétérans au nord du chemin de fer. Deux ans plus tard, les journaux rapportent de nombreux problèmes liés à la mauvaise qualité et au prix de ces maisons. Dans les années 1960, lors de la construction de l'actuelle route 132, plusieurs propriétaires seront expropriés et verront leur habitation détruite ou déménagée .

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En 1960, le Département des anciens combattants modifie son fonctionnement. Il délaisse la construction des maisons et offre gratuitement des lots où les anciens combattants pourront s'y faire construire une maison. À Boucherville, ces terrains sont situés au sud de la voie ferrée sur une bande qui longe la rue Tailhandier incluant la partie ouest de la rue Hugues Pommier, les terrains du Centre communautaire et de l'école Pierre-Boucher jusqu'à la rue DuPernay comme le montrent les photos qui suivent.

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Entre 1960 et 1965, une quinzaine de vétérans de la deuxième guerre ou employés de l'armée canadienne sont ainsi venus s'installer dans l'îlot illustré ci-contre.

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La plupart ont utilisé les services de contracteurs locaux pour faire construire leur maison à partir de plans trouvés dans les catalogues de maisons de la SCHL. Fait intéressant, l'un d'entre eux, M. Marcel Dion, a décidé de construire lui-même sa maison pour y loger sa famille qui habitait Montréal. Après avoir suivi une série de cours de construction, il est devenu son propre contracteur. Sylvie, la fille de Monsieur Dion, a bien voulu nous raconter comment son père a réalisé son projet. Vous pouvez consulter son témoignage intitulé Soldat Dion construit sa maison sous la rubrique portraits du menu.

Le nombre de résidants augmentant très rapidement, le quartier s'est doté des services et des équipements nécessaires à la collectivité. Ainsi, en peu de temps, sont apparus les installations destinées à la vie scolaire, commerciale, religieuse et communautaire.

École Pierre-Boucher

L'école Pierre-Boucher a été et demeure au coeur du quartier. Elle a été conçue en 1961 par l'architecte Normand C. Gagnon et construite par l'entrepreneur Édouard Chicoine. L'école est érigée sur un terrain acquis par la Commission scolaire de la municipalité de Boucherville qui prendra plus tard les noms de Commission scolaire Saint-Exupéry, de L'eau-Vive puis Des Patriotes. Ce terrain avait été acheté à La Direction des Terres Destinées aux Anciens Combattants.
Remarquez les carreaux de verres qui ornaient la façade donnant sur la rue Tailhandier.

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L'école était aussi le lieu de différentes activités sociales et sportives.
Comme c'est souvent le cas encore aujourd'hui, c'est par les amitiés entre les enfants que la vie de quartier a pris forme et s'est développée comme nous l'a mentionné Madame Sylvie Dion et qu'on peut entendre dans ce qui suit.

Centre communautaire

La paroisse Saint-Louis de Boucherville est constituée en mai 1962 et la fabrique se met à l’oeuvre pour doter la paroisse d’un presbytère. Elle acquiert la maison située au 182 Tailhandier où logera le curé. Une chapelle est aménagée au sous-sol. Des arrangements sont pris avec la Commission Scolaire de Boucherville pour utiliser le gymnase de l’école Pierre-Boucher afin d’y tenir les messes et autres offices religieux.

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En 1964, un comité est mandaté pour étudier un site où serait érigée une future église et organiser des levées de fonds de construction auprès des paroissiens. Après études, il est décidé d’acheter à la Commission Scolaire une partie des terrains où est située l’école Pierre Boucher. De 1966 à 1967 de nombreuses activités de financement auprès des paroissiens permettent d'amasser les sommes nécessaires et la paroisse peut finalement devenir propriétaire du terrain.

L’étape suivante consiste à planifier et financer la construction de la nouvelle église. En peu de temps, les sommes nécessaires sont recueillies grâce aux paroissiens dont plusieurs acceptent de consentir un prêt sans intérêt. En avril 1967, on étudie la possibilité d’acheter le pavillon de l’Acier de l’Expo 67 situé sur l’île Notre-Dame dont les volumes rappellent ceux des églises. Cette idée est abandonnée à cause des coûts de déplacement et transformation trop élevés.

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Considérant la baisse de la ferveur religieuse à l’époque, on envisage la possibilité d’un bâtiment polyvalent qui permette des activités religieuses, culturelles, de loisirs et autres.
La firme d’architectes Blais et Bélanger est retenue pour concevoir un projet de centre communautaire et la construction commence à l’automne 1968.
Le centre à l'architecture très moderne est inauguré au printemps 1969.

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Une église-maison
Dès son ouverture, le centre est « habité » par les paroissiens. On y vient bien sûr pour les cérémonies religieuses, mais aussi pour participer à toutes sortes d'activités. Plusieurs organismes y tiennent leurs rencontres. On y chante, danse, assiste à des spectacles. Les enfants s'initient aux arts, ils y bricolent, dessinent, sculptent.
Les scouts et les louvetaux s'y réunissent.

Suzanne Binet-Audet, ancienne résidente du quartier, se souvient:
« Ce fut-là le premier centre culturel bouchervillois. Grand-père Caillou, vedette d'une émission à Radio-Canada, y donnait des cours aux petits de Boucherville et des alentours. Je me souviens d'avoir vu le comédien Robert Rivard venir y chercher son enfant; peut-être Michel? »

Centre d'achats

« Dans ma petite ville on était juste 4000
Pis la rue principale a s'appelait St-Cyrille
La Coop, le gaz bar, la caisse pop, le croque-mort
Et le magasin général »
Les Colocs (1986)

Si les quartiers de banlieue se sont donné les mêmes services que l'on trouvait auparavant dans les petites villes et villages, l'activité commerciale ne se pratique plus dans la rue principale comme le disait Dédé Fortin, mais plutôt dans un centre d'achats.

En novembre 1966, un deuxième centre commercial est inauguré dans l’ouest de la ville. PLACE SEIGNEURIE. Les travaux débutent en février 1966. Le projet initial prévoyait de futures maisons de rapport qu'on aperçoit sur la photo de la maquette. Était même prévu ce qui semble être une tour de plusieurs étages. Entre les magasins LASALLE et DOMINION de nombreux commerces de toutes sortes occuperont le « mail fermé, chauffé et climatisé à l’année longue, » une première à Boucherville.

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...et le temps passe

En 2017, Boucherville commandait à la firme Bergeron Gagnon Inc, consultants en patrimoine culturel et muséologie, une étude de caractérisation du secteur de la rue des Îles-Percées. Dans leur rapport, les auteurs affirment:

« Il n'y a aucun doute que le secteur de la rue des Îles-Percées présente un intérêt sur le plan architectural et urbanistique. »

Aussi, ils recommandent que soient préservées les caractéristiques distinctives des bâtiments et de l'aménagement paysager dans les plans d'implantation architecturale (PIIA).

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Par ailleurs, un groupe d'experts composé de M. Guy Trudel, architecte, M. André-Serge Blais, architecte et Mme Nicole Valois, architecte paysagiste et professeure à l’École d’urbanisme et de paysage de l’Université de Montréal mandaté par la Société du patrimoine de Boucherville a constaté que le quartier montre de manière remarquable de nouvelles façons d’exprimer les formes et une typologie architecturale novatrice pour l’époque. Il témoigne des espoirs, des transformations et des innovations qui ont marqué le développement de la banlieue moderne.

Soixante ans après leur construction, ces habitations sont souvent pour les enfants d'aujourd'hui la maison de leurs grands-parents, en quelque sorte la maison ancestrale.
On comprend maintenant qu'un ensemble de maisons comme celui qui a été décrit ici est un milieu de vie qui a son histoire particulière. De plus en plus de citoyens réalisent que ces habitations n'ont pas qu'une valeur marchande et souhaitent qu'on en préserve le plus possible l'authenticité et leur intégration harmonieuse parmi l'ensemble du secteur dont elles font partie.